Témoignage de Christine Lenglume n°3
« Qu’est-ce qu'un maître ?
Wang Wei Guo ne voulait pas qu'on l'appelle "Maître », il insistait : 'Je suis votre professeur'.
Depuis longtemps, on entendait parler de "Maitres" dans d'autres écoles, des chinois importants, dans des kimonos de soie qui enseignaient sur des estrades, relayés par des instructeurs .... Tu dois aller bien loin et payer bien cher pour les rencontrer .
'Notre Wei Guo', ce n’était pas ça du tout !
Quelqu'un qui t'enseigne en te touchant, pour t'aider à sentir, quelqu'un qui te permet de le toucher pour comprendre, quelqu'un qui répond à ta question par une anecdote chinoise que tu n'oublieras pas, quelqu'un qui mange avec toi et te demande des nouvelles de tes enfants, quelqu'un qui n'a plus besoin de mettre de la distance pour obtenir du respect.
Wei Guo avait à cœur de se faire comprendre, de nous faire accéder non seulement à la technique, mais encore à la pensée sous-jacente, chinoise bien sûr, mais humaine avant tout. Pour lui, le taiji est un art de vivre et un art de l'espace ... le concept d'espace est central dans son enseignement .
Il en découle des techniques, des postures, un système complet que nous pouvons décliner sans fin et il ne se privait pas de nous le montrer ... encore fallait-il que nous soyons capables de regarder autre chose que le doigt !!!
Wei Guo ne cherchait pas à se maintenir sur un piédestal au-dessus de qui que ce soit.
Il pouvait être énervé, en colère, déçu, désabusé .... Il n'a jamais cherché à paraitre parfait .
Il ne triait pas les gens, il nous demandait de laisser tomber nos certitudes, nos arrogances, pour rentrer véritablement dans le taiji, ..."Montrez-moi autre chose que votre petit moi " disait-il ...Il ne nous montrait rien de petit; "grand ! impérial" !!! étaient les consignes ...
Tu vas me dire :" Où peut-on rencontrer un tel maître ? "
Hélas, mille fois hélas !!! ni Evelyne, ni moi ne pouvons le dire, nous ne le savons pas ... nous ne pouvons que nous souvenir de lui. »
11/10/19 21:35 Témoignage de Christine Lenglume - numéro 3
Merci Christine pour ce beau texte.
Et pour nos pratiques partagées de près ou de loin. Pratiquer le Taiji Quan de WWG me permet de conserver notre lien et de t'accompagner.
Je garde l'espoir de WWG au présent, pratiquant lui aussi, où qu'il soit. Evelyne